29 mai 2007

MARATHON: Mes impressions...

Dur...très dur...extrêmenent dur...

Mais partons du début:

Mon état d'esprit avant la course:
Je suis surexcité, face à l'inconnu, face au défi lancé depuis plusieurs mois et devant lequel je me retrouve soudainement. Je sais que je me suis bien préparé et que j'ai mis toutes les chances de mon côté. J'ai une motivation énorme et une grosse confiance en moi. Mais il reste que c'est 42.195 km...À l'entraînement on n'a jamais dépassé 32 km.

Le départ.
Incroyable. 3 à 4000 coureurs de tous âges, hommes et femmes, quelques ados et enfants aussi qui font probablement le marathon en relai. Les pros sont devant. Avec Pierre on se place pas trop loin de la tête car on s'est fixé une allure plus rapide que la majorité du monde visiblement. La magie commence: l'annonceur nous souhaite la bienvenue sous les applaudissements intenses du public venu vraiment très nombreux. Puis la magie s'éteind: Présentation de soldats de l'armée et l'hymne national...j'oubliai, on est en amérique. Mais bon, je me prend au jeu et sans aller jusqu'à mettre ma main sur le coeur, je respecte le silence et contemple la ferveur silencieuse qu'on ne peut ignorer. Quelques instants plus tard, musique, sifflets et cries transforment ce silence en vacarme ahurissant. Il reste une minute, le public hurle, les coureurs aussi. c'est sensationnel. Ça y est, le coup de pistolet retenti et c'est le départ!!

La course.
Personnellement j'ai eu deux parties bien distinctes dans cette course. La première...jubilatoire! Elle a duré 2 heures environ, je mettais un pied devant l'autre quasiment sans effort, les passages dans le centre-ville devant cette foule immense me donnaient encore plus d'énergie. Il y avait une frénésie, de l'électricité dans l'air, j'avais l'impression d'être un atlhète Olympique! Tout allait très bien, une allure de 4 minutes 30 du km. Pourtant une partie de moi disait....(oui, je me parle beaucoup à moi-même!!) "Jean-Luc, ralenti...tu ne tiendras pas 3 heures comme ça...et ça va pas être drôle...oubli pas l'affaire du mur". Effectivement, après une 3ème côte montée toujours trop rapidement à cause (ou grâce) à cette foule toujours hallucinante me voici au km 24 avec d'un seul coup les cuisses extrêmement douloureuses. "Avec un gel pack (sachet de glucides) ça va passer me dis-je naïvement...". Bin non, et ça s'aggrave même puisque je me force à maintenir mon allure de 5 minutes du km. Pendant les 10 km qui suivent je maintiens quand même le cap en gardant ses cuisses vraiment douloureuses. Puis au km 32, il en reste donc 10 là ça devient impossible de maintenir, ni les encouragements des spectateurs, ni les enfants qui me tendent la main pour un "give me five" n'arrivent à m'empêcher de ralentir...à 5'30/km pui 6'00/km et même jusqu'à 6'30 puis 7'00 parfois. Je n'ai aucune idée du temps qu'il me reste, il me semble que les 9 km qui restent durent une éternité. J'arrive plus à calculer l'équivalence entre les km et ces maudits miles affichés, les ravitaillements qui étaient si proches au début de la course me semblent espacés de 5 ou 6 km, je commence à me faire doubler pas mal. Je fais mes premiers pas dans la gestion d'une course de longue distance...Puis à 4 miles je rencontre une fille qui suit mes cours de spinning au Y du centre-ville. Elle ne participe pas à la course et attend son copain qui est plus loin. On court quelques minutes ensemble et jasant: "Pis, comment ça va?", "J'ai mal aux jambes...j'ai très mal...". On a parlé quelques minutes mais sincèrement je ne me souviens plus de la suite...je commence à voir des gens marcher, un ou deux autres étendus sur le bord, l'un d'eux vomis entourés de 5 ou 6 bénévoles. J'espère que je vais tenir le coup. Plus que 5 km. Je me fais doublé par Simon qui est en train de terminer son demi visiblement en pleine forme. Et c'est la pluie qui se met à tomber...au début c'est bien ça rafraîchi, puis ça tombe fort et ça ajoute un peu au calvaire. Mais chaque pas que je fais me rapproche de la ligne d'arrivée et je m'aperçois que je peux finir en moins de 3h30! Alors là je me met derrière une concurrente qui venait de me doubler et je suis son train (son arrière train plus précisemment...) ensuite par je ne sais quel miracle, j'arrive à accélérer et même à finir en sprint les derniers 300 mètres. La c'est du délire, la foule est massée de chaque côté, ça crie, j'ai comme une énergie insoupsonnée qui emplie tous les muscles de mon corps et je termine en sprint (15 km/h soit moins que la moyenne des meilleurs...), je tape une dernière petite main tendue par un petit gars et je passe cette ligne d'arrivée...3h29 et 12 secondes.... MERVEILLEUX!!!!

L'après course.
Cette fois la douleur me fait rire. Je marche comme un crabe à 3 pattes, je n'arrive même pas à ramasser le pôt de crême glacé que je viens de laisser tomber. On met plus de 20 minutes à rejoindre la voiture et presque autant à s'asseoir dedans...Mais je suis heureux. J'ai fait mon premier marathon...Je viens de réaliser un premier rêve.

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